Le 6 mai 2024, le président de la République du Togo promulguait une nouvelle Constitution, une initiative qui n’a cessé d’alimenter les tensions. Malgré les promesses d’une meilleure répartition des pouvoirs en passant d’un régime présidentiel à un système parlementaire, cette réforme est vivement critiquée. Les organisations de la société civile et l’opposition, en première ligne de la contestation, dénoncent une démarche effectuée sans concertation et assimilent ce changement à un « coup d’État constitutionnel. »
Ce week-end, ces organisations ont rassemblé une foule au centre-ville de Lomé pour sensibiliser la population à leurs préoccupations. Le terrain de jeu de la capitale s’est transformé en scène de contestation, où l’indignation et la détermination des citoyens togolais se sont manifestées de manière visible.
Parmi les manifestants, Bertin, étudiant à l’université de Lomé, a lancé un appel passionné à une prise de conscience collective. « Nous sommes missionnaires et notre mission est désormais d’éveiller les consciences encore endormies, d’encourager les consciences éveillées, et de combattre pour la justice et la liberté », a-t-il clamé devant une audience attentive.
Les syndicats et les citoyens présents ont exprimé leur désarroi face à cette modification de la Constitution. Selon eux, le pouvoir en place a agi unilatéralement, sans consulter les principales parties prenantes de la société. « Nous allons faire barrage contre la forfaiture », a déclaré un représentant syndical, résumant ainsi le sentiment général de la manifestation.
Malgré les efforts des autorités pour justifier cette réforme, la défiance reste palpable. Les opposants redoutent que ce changement n’augmente les tensions politiques et ne compromette davantage la stabilité du pays.
Cette nouvelle Constitution, censée renforcer le pouvoir du Parlement au détriment de la présidence, reste un sujet de discorde majeur. Les partisans de la réforme y voient un moyen de garantir une meilleure gouvernance, mais pour beaucoup de Togolais, cette initiative est perçue comme une manœuvre politique destinée à consolider le pouvoir en place.
La mobilisation à Lomé est un signal fort la population veut être entendue, et la société civile est déterminée à jouer un rôle clé dans le futur politique du Togo.
Christ DIANGA MOUNGOULOU