Le Togo vient de marqué un tournant politique majeur avec l’adoption d’une nouvelle constitution, transférant le pouvoir exécutif du régime présidentiel au régime parlementaire. Désormais, c’est au parlement qu’il reviendra d’élire le Président, qui servira un mandat unique de six ans, sans débat préalable. Cette décision a été portée par les députés du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), et a été adoptée avec une forte majorité de 89 voix sur 91.
Ce changement de régime politique a suscité une vive controverse au sein de la classe politique et de la société civile togolaise. D’un côté, ses partisans voient en cette transition une opportunité de renforcer la démocratie et de promouvoir une meilleure gouvernance, avec une plus grande responsabilité du gouvernement envers le parlement. Ils soulignent également la stabilité politique qu’un régime parlementaire pourrait apporter à long terme.
Cependant, les opposants ont dénoncé « un coup d’Etat constitutionnel » qui pourrait permettre au président en exercice Faure Gnassingbé de rester au pouvoir sans se soumettre au suffrage universel, ils expriment également des inquiétudes quant à la concentration accrue de pouvoir entre les mains des députés, craignant une diminution de la reddition de comptes et une possible dérive autoritaire. Le manque de débat sur le choix du Président suscite également des préoccupations quant à la transparence et à la légitimité du processus électoral.
Il est à noter que ces changements surviennent à un moment crucial, alors que les élections législatives sont prévues dans moins d’un mois et que le mandat des députés est arrivé à terme depuis la fin de l’année dernière.
Christ Dianga MOUNGOULOU