Le colonel Assimi Goïta, président de la transition au Mali, a effectué une visite d’amitié et de travail à Ouagadougou, marquant une rencontre significative avec le capitaine Ibrahim Traoré, leader du Burkina Faso. Cette visite, qualifiée d’« étape importante dans le partenariat entre les deux pays » par la présidence malienne, a mis en lumière les liens étroits entre ces deux nations membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui inclut également le Niger.
Les discussions entre les deux chefs d’État ont porté sur le contexte sécuritaire et socio-économique, des domaines cruciaux pour le renforcement de la coopération régionale. La présidence burkinabè a salué cette visite, soulignant « une excellente relation de coopération » avec le Mali. La délégation malienne, composée de ministres clés tels que ceux de l’Administration territoriale, des Affaires étrangères, des Finances, des Transports et de la Défense, a témoigné de l’importance de cette rencontre.
L’un des principaux sujets abordés a été la lutte contre le terrorisme, une préoccupation majeure dans la région du Sahel. Les efforts conjoints des deux pays dans ce domaine sont essentiels pour la pacification de l’AES. « Dans le cadre de la coopération de l’AES, nous avons une dynamique très positive au sein de nos trois États, nous permettant de mener des opérations conjointes », a déclaré le colonel Goïta. Cette coopération militaire permet aux forces armées maliennes (FAMA) et burkinabè de poursuivre les terroristes au-delà de leurs frontières respectives, renforçant ainsi leur efficacité dans la lutte contre les groupes armés.
Le contexte politique de la région a également été marqué par une volonté de renforcer la souveraineté nationale. Le colonel Goïta a mis en avant les récentes acquisitions de matériel militaire auprès de partenaires internationaux tels que la Russie, la Chine et la Turquie, qu’il a qualifiés de « partenaires sincères ». En revanche, il a critiqué la France, ancienne puissance coloniale, la qualifiant de « partenaire non efficace ». Cette déclaration s’inscrit dans une tendance plus large de réévaluation des relations avec les anciennes puissances coloniales en Afrique.
La question du franc CFA, utilisé par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et centrale et garanti par le Trésor français, a été un autre enjeu central. Si le Mali le Burkina Faso et le Niger annonçaient leurs retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le 28 janvier 2024. De nombreux leaders politiques et économiques africains appellent à une réforme du franc CFA, estimant que cette monnaie constitue un frein au développement économique et à l’indépendance financière des pays africains.
Les défis sécuritaires restent au premier plan des préoccupations des deux États. La région du Sahel est confrontée à des attaques répétées de groupes terroristes et de milices armées, exacerbant l’instabilité et entravant le développement. La coopération entre le Mali et le Burkina Faso, renforcée par cette rencontre, est cruciale pour stabiliser la région et promouvoir un développement durable.
Christ DIANGA MOUNGOULOU