Une vingtaine de magistrats de la sous-région en conclave à Dakar
Ce lundi, la fondation Konrad Adenauer, en collaboration avec l’Académie de Nuremberg et les Mécanismes internationaux, a organisé un séminaire de formation intensif à Dakar pour une vingtaine de magistrats provenant de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Cet événement a réuni des juges d’instruction et des procureurs de pays tels que le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine.
Ingo Badoreck, directeur du bureau régional de l’État de droit de la fondation Konrad Adenauer, a souligné l’importance de cette formation. “Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest et du Centre sont souvent secouées par des conflits armés, il est crucial que les acteurs judiciaires nationaux soient bien équipés pour mener à bien la poursuite de crimes internationaux, souvent négligés par les juridictions internationales”, a-t-il déclaré.
Le séminaire met un accent particulier sur la formation juridique relative aux crimes sexuels en zones de conflit, une préoccupation majeure pour les juridictions internationales mais aussi nationales. “La plupart de ces crimes ne sont pas traités par la Cour pénale internationale mais nécessitent une action au niveau national,” a ajouté Badoreck.
Serge Brammertz, Secrétaire général adjoint des Nations Unies, a également pris la parole, soulignant l’importance de telles initiatives pour renforcer les capacités judiciaires à un niveau local. “Nous avons formé plus de 300 magistrats au cours des cinq dernières années. Cela démontre notre engagement continu envers le renforcement de la justice dans les régions touchées par les conflits,” a-t-il expliqué.
Le séminaire de Dakar est non seulement une plateforme d’apprentissage mais aussi un moyen de faciliter la coopération régionale parmi les magistrats. “Contrairement à l’Europe où les réseaux judiciaires facilitent la collaboration, l’Afrique fait face à des défis plus complexes en matière de coopération judiciaire”, a précisé Brammertz.
Ce rassemblement est d’autant plus symbolique que Dakar est reconnu pour son rôle actif dans la promotion de la justice internationale. En investissant dans la formation de ses magistrats, l’Afrique montre son engagement à lutter contre l’impunité et à promouvoir la justice pour les victimes de crimes graves, y compris les crimes sexuels, qui restent une réalité inquiétante dans de nombreux conflits à travers le continent.