Guinée : Réclusion à perpétuité requise pour Moussa Dadis Camara et six coaccusés

En Guinée, la réclusion à perpétuité est requise pour Moussa Dadis Camara et six coaccusés pour leur rôle dans le massacre du 28 septembre 2009. Découvrez les détails de ce procès historique et les réquisitions du procureur."

En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 touche à sa fin avec des réquisitions de peines exemplaires. Le procureur a demandé mercredi une peine de réclusion criminelle à perpétuité contre l’ex-chef d’État Moussa Dadis Camara et six autres responsables militaires et gouvernementaux de l’époque, pour leur rôle dans l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire moderne du pays.

Le massacre du 28 septembre 2009, qui a eu lieu dans un stade de Conakry, s’est soldé par la mort de plus de 156 personnes et le viol d’au moins 109 femmes, selon un rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Les victimes, essentiellement des manifestants de l’opposition, ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette. Les jours suivants, la violence s’est poursuivie, faisant de nombreuses autres victimes.

Le magistrat Alghassimou Diallo, lors d’une audience retransmise en direct à la radio, a affirmé qu’aucun aménagement de peine ne serait consenti pendant une période minimale de 30 ans, soulignant l’absence de remords de la part des prévenus. Moussa Dadis Camara, qui dirigeait alors le pays, est accusé de n’avoir rien fait pour empêcher cette répression sanglante, et même de l’avoir planifiée.

Le procureur a également requis des peines de 15 ans de réclusion pour trois autres accusés et de 14 ans pour deux autres. Il a rejeté toute circonstance atténuante, insistant sur la gravité des crimes commis : meurtres, assassinats, torture, séquestration et viols, qualifiés de crimes contre l’humanité.

Elhadj Sidiki Camara, représentant du ministère public, a dénoncé l’inaction et la complicité de Moussa Dadis Camara dans ces atrocités, affirmant qu’il n’a rien fait pour empêcher le massacre malgré sa position de pouvoir. « Il n’a rien fait pour que ce meeting ne soit pas réprimé. Au contraire, il l’a planifié », a-t-il déclaré.

Ce procès marque une étape importante dans la quête de justice pour les victimes et leurs familles. La Guinée, marquée par des décennies de violence et d’instabilité politique, voit en ce procès l’espoir de tourner une page sombre de son histoire.

Les réquisitions du procureur, si elles sont suivies par le tribunal, pourraient envoyer un message fort sur l’impunité des crimes contre l’humanité. La décision finale est attendue avec une grande attention, non seulement en Guinée mais également par la communauté internationale, pour laquelle ce procès constitue un test crucial de la capacité du pays à rendre justice pour des crimes graves et à garantir le respect des droits de l’homme.

Christ Dianga MOUNGOULOU

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