Guinée-Équatoriale : Le procès de Ruslan Obiang Nsue dévoile des luttes de pouvoir au sein du clan présidentiel

Le procès de Ruslan Obiang Nsue, l’un des fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a révélé des tensions profondes au sein de la famille dirigeante. Accusé d’avoir illégalement vendu un avion de la compagnie aérienne nationale Ceiba Intercontinental, Ruslan Obiang risque 18 ans de prison et une amende de 500 millions de francs CFA (environ 750 000 euros).

Le 19 août 2024, lors de son audition à Malabo, Ruslan Obiang Nsue, âgé de 49 ans et ancien Secrétaire d’État chargé des sports et de la jeunesse, a reconnu avoir signé un contrat de vente de l’avion pour 250 000 euros avec l’entreprise espagnole Binter Technic. Cependant, il a déclaré n’avoir reçu que 125 000 euros, qu’il a ensuite déposés sur son compte bancaire en Espagne. L’avion, un ATR 72-500, avait été envoyé en Espagne en 2018 pour une révision de routine avant de disparaître, ce qui a déclenché une enquête en novembre 2022.

Mais ce procès ne se limite pas à une simple affaire de malversation. Pour de nombreux observateurs, il s’inscrit dans un contexte plus large de lutte de pouvoir entre Ruslan Obiang et son demi-frère, Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président de la République et successeur présumé de leur père. Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommé « Teodorín », est lui-même bien connu pour ses déboires judiciaires en Europe, notamment pour des affaires de corruption et de blanchiment d’argent.

Certains analystes voient dans ce procès une tentative de Teodorín ou de ses partisans pour affaiblir Ruslan Obiang et renforcer sa propre position dans la course à la succession. Le clan Obiang, au pouvoir depuis 1979, semble ainsi en proie à des rivalités internes qui pourraient avoir des répercussions majeures sur la stabilité politique du pays.

Le procès a été suspendu sans qu’une date de reprise ne soit annoncée, laissant planer le doute sur l’issue de cette affaire. Quoi qu’il en soit, les retombées de ce procès pourraient aller bien au-delà de la simple salle d’audience, en influençant l’avenir de la Guinée-Équatoriale.

Christ DIANGA MOUNGOULOU

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