Le tribunal de Conakry a prononcé un verdict historique en condamnant l’ex-dictateur Moussa Dadis Camara à 20 ans de prison pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009. Ce jour-là, des forces de sécurité ont attaqué un rassemblement de l’opposition au stade de Conakry, faisant au moins 156 morts et des centaines de blessés. Le tribunal a également condamné sept autres accusés à des peines allant jusqu’à la perpétuité pour des crimes allant des assassinats aux violences sexuelles.
Le président du tribunal, Ibrahima Sory II Tounkara, a déclaré que Camara était coupable de crimes contre l’humanité sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique. Cette décision marque un tournant pour la justice en Guinée, longtemps critiquée pour son incapacité à juger les violations des droits de l’homme.
L’audience, qui s’est déroulée sous haute sécurité, a vu la présence de dix des onze accusés, dont Moussa Dadis Camara, vêtu d’un boubou vert et blanc. Le douzième accusé, Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle en 2009, reste en fuite depuis sa fuite en novembre 2023.
Les crimes commis le 28 septembre 2009 ont été décrits comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Guinée. Selon une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU, les violences ont entraîné la mort de plus de 150 personnes, dont au moins 109 femmes violées, avec des exactions se poursuivant pendant plusieurs jours.
Ce verdict est perçu comme un pas important vers la réconciliation et la justice pour les victimes et leurs familles, mais il reste des défis importants, notamment la poursuite des accusés en fuite et la satisfaction des revendications des victimes.
Christ DIANGA MOUNGOULOU