Au Gabon, l’adoption imminente d’un nouveau code électoral suscite une vive controverse alors que le pays se prépare pour un retour au pouvoir civil. Ce projet de loi, qui vise à confier l’organisation exclusive des élections au ministère de l’Intérieur, a été adopté par une majorité de députés, malgré l’opposition marquée de certains secteurs de la société.
Le projet, approuvé au sein d’un gouvernement de transition composé de divers acteurs politiques et de la société civile, soulève des préoccupations majeures quant à l’indépendance et à l’intégrité du processus électoral. En effet, cette centralisation du pouvoir électoral sous l’égide du ministère de l’Intérieur pourrait potentiellement compromettre la transparence des prochaines élections, prévues dans un contexte de retour à un régime civil après une période de transition.
Des voix dissidentes, notamment parmi les députés de l’opposition et de la société civile, ont vigoureusement critiqué cette initiative. Elles soutiennent que cette concentration de pouvoir entre les mains d’une entité gouvernementale pourrait ouvrir la voie à des pratiques non démocratiques, telles que l’influence excessive sur le processus électoral et la manipulation des résultats.
En dépit des protestations et des efforts pour faire annuler le projet, y compris une tentative infructueuse d’amendement et une demande de vote à bulletin secret par des députés opposés, le projet a été maintenu par une majorité parlementaire favorable. Cela soulève des interrogations quant à la véritable volonté politique de garantir des élections libres et équitables, conformément aux normes internationales et aux aspirations démocratiques du peuple gabonais.
Ce débat sur le nouveau code électoral intervient dans un climat politique tendu où la crédibilité des institutions démocratiques est mise à l’épreuve. Les observateurs nationaux et internationaux surveillent de près l’évolution de la situation, craignant que ces récents développements ne compromettent les avancées vers un système électoral véritablement représentatif et juste.
Aors que le Gabon se dirige vers des élections cruciales pour son avenir politique, la question du nouveau code électoral demeure au centre des préoccupations. Les défenseurs des droits démocratiques exhortent les autorités à réviser ce projet afin de préserver l’intégrité du processus électoral et de garantir la confiance du peuple gabonais dans sa démocratie naissante.
Christ Dianga MOUNGOULOU