Le Dialogue national au Gabon, entamé le 2 avril dernier sous l’égide de la transition présidée par Brice Clotaire Oligui Nguema, a abouti à des conclusions cruciales pour l’avenir politique et social du pays. La cérémonie de clôture, qui s’est tenue ce 30 août 2024 au palais présidentiel de Libreville, a été marquée par l’annonce de décisions majeures qui visent à transformer la gouvernance et à renforcer les institutions gabonaises.
La commission politique du Dialogue national a adopté plusieurs résolutions essentielles. Parmi celles-ci, la décision de doter le Gabon d’une administration publique dépolitisée, professionnelle et performante, a été saluée comme un pas significatif vers une gouvernance plus transparente et efficace. De plus, l’interdiction de l’utilisation des ressources publiques à des fins partisanes vise à garantir l’intégrité du processus politique et à prévenir les abus de pouvoir.
Une des décisions les plus marquantes a été la volonté de rendre la future Constitution du Gabon rigide, stable, inviolable et intangible dans certaines de ses dispositions fondamentales, tout en renforçant les droits fondamentaux des citoyens. Cette mesure vise à assurer la stabilité institutionnelle et à protéger les libertés individuelles, tout en tenant compte des valeurs socio-culturelles du pays.
Par ailleurs, le Dialogue national a également préconisé le durcissement des conditions de création des partis politiques, ainsi que la suppression du Parti Démocratique Gabonais (PDG), fondé en 1968 par feu Omar Bongo. Ces décisions témoignent de la volonté du Gabon de renouveler son paysage politique et de favoriser une pluralité d’opinions et de mouvements politiques.
Dans son discours de clôture, Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé la mise en place prochaine d’un comité de surveillance et de mise en application des conclusions du Dialogue national, démontrant ainsi l’engagement du gouvernement gabonais à concrétiser ces réformes. De plus, le Gabon envisage la rédaction d’une nouvelle constitution qui sera soumise au référendum, ainsi qu’un nouveau code électoral, signe d’une volonté affirmée de moderniser les institutions politiques du pays.
Il convient de souligner que la transition présidentielle durera initialement deux ans, sauf en cas de force majeure, où une prolongation de 12 mois supplémentaires est prévue. L’élection présidentielle est donc prévue se tenir en août 2025, marquant ainsi une étape importante dans le processus de transition démocratique au Gabon.
Depuis le 30 août 2023, le Gabon est dirigé par des militaires, marquant la fin d’un règne sans partage des Bongos aux arcanes du pouvoir gabonais. Le Dialogue national représente ainsi une étape cruciale dans la construction d’un Gabon démocratique, inclusif et tourné vers l’avenir.
Christ Dianga MOUNGOULOU