Côte d’Ivoire : “Les déguerpissement” source de tension politique?

Les déguerpissement

Mouvement de déguerpissement dans les quartiers d’Abidjan.

Après que la CAN ait pris fin, retour à la réalité. Depuis plus d’une semaine les quartiers populaires d’Abidjan connaissent un mouvement de déguerpissement et ce, sans solution de relogement. À cet effet certains habitants victimes des déguerpissement ou non dénoncent une politique d’assainissement brutale.

Période d’extase après la belle organisation et victoire de la Côte d’Ivoire, Can 2024, le réveil est brutal.
La destruction des quartiers insalubre par les autorités ont repris à une allure démesurée à Abidjan capitale économique. Les opérations de déguerpissement ne se limite pas que dans un seul quartier (Gesco) mais plusieurs autres parties de la commune de Yopougon sont également dans le collimateur.

À Yopougon-Gesco, 1 800 élèves ont découvert leur école engloutie par les gravats mardi 20 février au matin, selon le Monde.
Dans le même intervalle d’autres logements ont été rasés par des bulldozers, laissant plusieurs familles sans abri avec comme seul bien ce qu’elles ont pu sauver.
Des protestations se font sentir dans cette commune populaire de 1,5 million d’habitants. Les manifestants faisant entendre leur voix en barricadant l’accès au quartier Gesco, les gendarmes dans le même temps tentaient de les faire taire avec des gaz lacrymogènes.
Yaya Doumbia premier adjoint au maire de la commune de Yopougon déplora « ce sont près de 2500 personnes qui se sont retrouvées sans toit» source, le Monde.

Nonobstant des protestations, les expulsions et les destructions s’enchaînent à grande vitesse. Après Yopougon-Gesco, place à Boribana, ce quartier populaire a été complètement rasé. Pour les autorités ces terrains appartiennent au domaine public.
Les habitants affirment avoir été surpris par l’arrivée des bulldozer le vendredi 23 février au petit matin, c’est près de 3000 personnes qui se retrouvent sans domicile et sans aucune solution de relogement.
L’opposition, le FPI et le Conseil national des droits de l’homme demande l’arrêt immédiat de ses opérations de déguerpissement, source RFI.

Dater du 27 janvier 2024, les opérations de déguerpissement et de démolition dans le district autonome d’Abidjan particulièrement dans la commune de Yopougon au quartier Gesco, d’Attécoubé et de Boribana sont en cours, et plusieurs autres communes d’Abidjan ne seront pas épargnées selon une note du district d’Abidjan.
Le lundi 26 février, le président du PPACI (Parti de Peuple Africains Côte d’Ivoire) Laurent Gbagbo, ancien chef de l’État ivoirien confie, dans une note consultée par Abidjan. net « je ne pouvais pas voir la misère et la dépasser. On ne peut pas voir des populations dans la détresse et les dépasser. Je me suis donc arrêté pour vous marquer ma solidarité, je suis avec vous, je partage votre douleur. » après son passage à Yopougon Gesco pour s’aviser de l’amplitude de démolition.

Cette situation de déguerpissement a emmener des députés de Yopougon à une rencontre avec le maire Bictogo.
C’est le mercredi 28 février à la mairie de Yopougon que s’est tenue cette rencontre avec le maire Adama Bictogo.
L’objectif était de comprendre les mesures prises par la municipalité pour venir en aide au sinistré de Gesco ainsi qu’aux élèves dont l’établissement ont été touchés par ces déguerpissement contraint.

Lors de cette longue discussion le Maire Bictogo s’est porté volontaire en posant des initiatives à la fois sociale et didactique le plus tôt possible, afin de soutenir les déguerpis sans oublier la poursuite des cours des élèves impactés par cette situation.
Les députés de la circonscription espère voir très rapidement la concrétisation de ses paroles au plus grand plaisir des populations affectées.
Dans le même élan, l’Honorable Georges-Armand Ouegnin a émis la volonté des députés Youpougon de porter cette question au niveau national, en invitant le Ministre-Gouverneur de district à venir s’expliquer devant l’ensemble de la représentation nationale, la situation des déguerpissement, afin de trouver les solutions à long terme à cette problématique.

Priscilia ÉBARE.

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