Guillaume Soro, figure emblématique de la politique ivoirienne, a connu un parcours tumultueux marqué par la rébellion, la réconciliation politique, et aujourd’hui, l’exil. Ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, Soro s’est d’abord fait connaître comme leader de la rébellion qui a conduit à la guerre civile de 2002 en Côte d’Ivoire. Cette rébellion, menée contre le président Laurent Gbagbo, a été un tournant dans sa carrière politique.
Après la fin du conflit, Soro est devenu un acteur clé du processus de paix, occupant des postes de haut niveau dans les gouvernements successifs. Toutefois, sa relation avec le président Alassane Ouattara s’est détériorée, menant à sa condamnation par contumace en 2019 pour tentative de coup d’État et autres accusations. Depuis lors, Soro vit en exil en France, cherchant à retrouver son influence politique.
Récemment, Soro a répondu à l’appel de Laurent Gbagbo pour l’union de l’opposition en Côte d’Ivoire. Malgré leurs différends passés, il a exprimé son souhait de collaborer avec le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Gbagbo. Les deux hommes politiques, tous deux exclus du processus électoral en raison de condamnations judiciaires, envisagent une alliance stratégique en vue de la présidentielle de 2025. Soro et son parti, Génération et Peuples Solidaires (GPS), dénoncent cette exclusion comme une injustice et plaident pour un retour à une compétition politique équitable et inclusive.
L’évolution de cette alliance potentielle pourrait marquer un tournant significatif dans la politique ivoirienne, soulignant les défis persistants pour l’unité et la réconciliation dans le pays.
Christ DIANGA MOUNGOULOU