Le Burkina Faso traverse actuellement une période de crise sécuritaire et politique intense. L’attaque de Mansila, survenue le mardi 11 juin, a été particulièrement meurtrière avec plus d’une centaine de soldats burkinabè tués et plusieurs autres pris en otage par les jihadistes du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à al-Qaïda). Cette attaque a entraîné une vague de mécontentement au sein de l’armée burkinabè.
Face à cette tragédie, les autorités de transition burkinabè n’ont toujours pas fait de déclaration officielle. Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est resté silencieux et n’a fait qu’une brève apparition publique lors de la fête de Tabaski, augmentant les spéculations sur sa situation.
Le Conseil des ministres, qui devait se tenir le mercredi 19 juin, a été annulé ou reporté à une date ultérieure, sans explication officielle. Cette absence de communication ne fait qu’accentuer les interrogations sur l’état de la transition politique et la stabilité du gouvernement de Traoré.
Pour tenter de rassurer la population, l’armée burkinabè a publié un communiqué démentant les rumeurs de mutineries et de mouvements d’humeur dans les casernes, qualifiant ces informations d’« infondées et mensongères ». Cependant, la situation reste tendue.
En réponse à cette instabilité, le Mali a envoyé entre 80 et 120 soldats maliens, accompagnés de supplétifs russes du groupe Wagner, à Ouagadougou pour soutenir le président de transition. Ce renfort suscite des questions sur son véritable objectif : s’agit-il de consolider le pouvoir de Traoré ou de réorganiser la transition, comme cela s’était produit au Mali lors du second coup d’État militaire en mai 2021 ?
Selon des informations publiées par le journal Le Monde, des sources concordantes indiquent qu’Ibrahim Traoré serait actuellement caché, tandis que des pourparlers sont en cours entre les soldats pour décider de l’avenir du régime.
Christ Dianga MOUNGOULOU