Burkina Faso : La Devise « La Patrie ou la Mort, Nous Vaincrons » ressuscitée par le gouvernement

Dans un acte empreint de symbolisme et de réaffirmation des valeurs fondatrices du Burkina Faso, le Conseil des ministres a adopté ce mercredi 21 août 2024 un avant-projet de loi visant à rétablir la devise historique du Faso. « La Patrie ou la Mort, nous vaincrons », instaurée par le leader révolutionnaire Thomas Sankara. Ce changement, qui doit encore être approuvé par l’Assemblée législative de transition (ALT).

Cette décision n’est pas simplement une modification formelle, mais une résurrection délibérée d’un slogan qui incarne l’esprit révolutionnaire et patriotique de la période Sankariste. Thomas Sankara, souvent surnommé le « Che Guevara africain », avait fait de cette devise le cri de ralliement de son programme politique axé sur l’autosuffisance, la lutte contre la corruption, et l’émancipation des peuples africains.

En 1997, la devise avait été remplacée par « Unité-Progrès-Justice », dans un contexte de réorientation politique post-révolutionnaire. Cependant, comme le souligne le ministre de la Justice, Rodrigue Bayala, « La Patrie ou la Mort, nous vaincrons » n’a jamais vraiment quitté la conscience populaire. Elle est restée vivante dans les discours, les esprits, et les cœurs des Burkinabè, symbolisant l’engagement suprême pour la nation.

Dans son explication, le ministre Bayala a précisé que le retour à cette devise vise à « renforcer le sentiment patriotique et à raviver la flamme de l’engagement citoyen ». En un temps où le Burkina Faso fait face à de multiples défis, notamment sécuritaires avec la menace terroriste croissante, ce changement prend une dimension toute particulière.

En rétablissant cette devise, le gouvernement semble vouloir insuffler l’esprit combatif et unitaire au peuple burkinabè, face aux menaces actuelles.

En parallèle, le Conseil des ministres a également adopté un deuxième avant-projet de loi constitutionnelle qui permettrait, sous certaines conditions, d’approuver des accords relatifs à l’entrée du Burkina Faso dans une confédération ou une fédération par voie législative, plutôt que par référendum populaire. Ce mécanisme, envisagé en cas d’urgence ou de force majeure, souligne la volonté du gouvernement de se doter de moyens plus flexibles pour réagir aux crises tout en respectant les principes de souveraineté nationale.

Christ DIANGA MOUNGOULOU

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