À l’ère de la transition au Gabon, le parti autrefois au pouvoir se réorganise.

À l’ère de la transition au Gabon, le parti autrefois au pouvoir se réorganise.

Le Parti démocratique gabonais (PDG), dirigé par l’ancien président Ali Bongo, organise des réunions internes pour procéder à une autocritique. L’objectif est de transformer le PDG en un parti politique ordinaire et de le préparer aux prochaines élections, comme l’a souligné un responsable.

C’est la première fois depuis le renversement d’Ali Bongo par un coup d’État militaire le 30 août 2023 que le PDG organise de telles réunions. Ces rassemblements, qui se tiendront dans tout le Gabon, sont centrés sur l’autocritique et la refonte du parti.

Depuis plus de cinq mois après le coup d’État, le PDG, qui détenait auparavant le pouvoir au Gabon, est exclu de la scène politique. L’objectif de ces réunions est de redynamiser le parti en vue de son 56e anniversaire le 12 mars, en examinant les erreurs passées ayant entraîné le changement de régime et en proposant des solutions pour l’avenir.

Le Secrétariat exécutif, chargé de ces réunions, affirme qu’elles permettront au PDG de jouer un rôle optimal dans la transition politique, de se préparer efficacement aux prochaines élections et de rester une force politique majeure sur la scène nationale.

Le parti au pouvoir, créé sous Omar Bongo, fait face à une série de démissions et de défections. Chacun expose ses arguments, critique et dénonce les erreurs de la gestion précédente pour justifier son départ. Le PDG a dominé la politique gabonaise pendant plus de cinquante ans.

Ces réunions se déroulent parallèlement aux préparatifs du dialogue national organisé par le comité de transition pour la restauration des institutions.

Les préparatifs du Dialogue national avancent bien. Dans une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue-Mintsa, expose les grandes lignes de cet événement politique. Elle insiste sur la nécessité de repenser complètement le système avant de mettre en place la nouvelle République gabonaise.

Murielle Minkoue-Mintsa, ministre de la Réforme des institutions, et ses équipes fondent de grands espoirs dans la réussite des prochaines retrouvailles nationales. La membre du gouvernement se veut rassurante quant au respect du calendrier de la Transition, dont le Dialogue national constitue un tournant majeur.

Selon elle, le délai supplémentaire d’une semaine accordé par le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, aux jeunes de moins de 25 ans pour élaborer leurs propositions pour ce dialogue, ne saurait bloquer la machine. « La collecte se poursuit à la demande du chef de l’État pour sensibiliser un peu plus nos jeunes compatriotes de moins de 25 ans. Mais nous avons déjà dépouillé un peu plus de 27 000 contributions. Nous avons des rapports thématiques en préparation. Nous attendons le complément de contributions, qui prendra fin en fin de semaine », rassure-t-elle.

Elle annonce la fin, dans quelques semaines, du travail de synthèse et réaffirme en même temps le caractère inclusif souhaité. « Nous aurons un rapport de synthèse. Nous visons la mi-mars 2024 au plus tard. Maintenant, nous sommes sur le plan organisationnel : voir un peu les contours, les différents intervenants, les critères des intéressés car nous voulons que le dialogue soit inclusif. Toutes les catégories socio-professionnelles, culturelles, et même les confessions religieuses seront représentées… », affirme-t-elle. Même si le Dialogue en préparation concerne principalement les politiques, de nombreux acteurs ne se sont pas encore manifestés. « Il y a plus de 100 partis politiques, mais je vous dirai qu’au 19 janvier dernier, seuls 59 ont contribué à l’appel au dialogue », déplore-t-elle. Quant aux intervenants attendus, elle estime actuellement leur nombre entre « 500 et 1 000 », issus de toutes les franges de la société gabonaise. Et ce, dans le respect du délai fixé à avril prochain par le CTRI.

Pour garantir le bon déroulement des travaux, deux sites ont été choisis par les organisateurs. « Il s’agit du stade de l’amitié sino-gabonaise et du Palais des sports. Le Palais des sports accueillera les phases d’ouverture et de clôture, qui seront des moments populaires. Les travaux se dérouleront sur le site du stade d’Angondjé », annonce-t-elle. Une concertation nationale pour laquelle les autorités ne ménagent pas leurs efforts. « Je vous renvoie à la loi de finances dans laquelle un certain montant est prévu : autour de 3 à 5 milliards de FCFA. Sachant qu’il s’agit d’une concertation qui se déroulera environ sur un mois avec des compatriotes de la diaspora, de l’arrière-pays… C’est un mal nécessaire pour notre pays (…) Mais nous veillerons à ce que cela ne soit pas exorbitant non plus », admet-elle. Le climat socio-politique au Gabon est apaisé, chaque formation politique et acteur de la société civile se prépare en interne pour le renouveau gabonais.

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