Afrique du Sud : Fin de l’Hégémonie de l’ANC et Nouvel Horizon Politique

En Afrique du Sud, les récentes élections nationales ont déclenché une véritable révolution politique, marquant la fin de l’hégémonie du Congrès national africain (ANC) au Parlement pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. Ce résultat inédit pave la voie à des coalitions gouvernementales et transforme profondément le paysage politique du pays.

Une Élection Historique

Avec plus de 99 % des votes comptabilisés, l’ANC a récolté un peu plus de 40 % des voix lors du scrutin de mercredi, un score nettement inférieur à la majorité absolue qu’il avait conservée depuis le vote multiracial de 1994, celui-là même qui avait permis à Nelson Mandela d’accéder au pouvoir et de mettre fin à l’apartheid. La Commission électorale indépendante (IEC) doit encore déclarer officiellement les résultats finaux, mais il est désormais clair que l’ANC ne pourra pas dépasser la barre des 50 %.

Réactions des Partis d’Opposition

La perspective de voir l’ANC perdre sa majorité parlementaire a suscité des réactions variées parmi les principaux acteurs politiques du pays. Les partis d’opposition ont exprimé leur satisfaction face à ce tournant historique. Julius Malema, leader du parti d’extrême gauche Economic Freedom Fighters (EFF), a affirmé lors d’une conférence de presse que l’ère de l’ANC comme « seul parti dominant au pouvoir était révolue ».

Helen Zille, présidente fédérale de l’Alliance Démocratique (DA), parti centriste qui devrait finir deuxième lors du scrutin, a déclaré que le DA chercherait à empêcher une « coalition apocalyptique » entre l’ANC, l’EFF et le parti MK de l’ancien président Jacob Zuma.

Appel au Calme

En attendant la déclaration officielle des résultats, l’IEC a appelé au calme. « C’est un moment que nous devons gérer et bien gérer. Nous sommes reconnaissants d’être arrivés aussi loin avec vous tous. Ne vous fatiguez pas. Nous n’avons pas encore fini », a déclaré le président de l’IEC, Mosotho Moepya, dans un communiqué.

Vers une Nouvelle Ère Politique

Ce bouleversement politique intervient dans un contexte où l’Afrique du Sud est confrontée à des défis majeurs tels que la pauvreté et les inégalités profondes. Si l’ANC demeure le plus grand parti du pays, il lui faudra désormais rechercher des partenaires de coalition pour pouvoir gouverner et permettre à Cyril Ramaphosa de briguer un deuxième et dernier mandat présidentiel.

Le Parlement sud-africain, responsable de l’élection du président après les élections nationales, se prépare donc à un exercice inédit de coalition. Ce changement radical pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère pour la démocratie sud-africaine, offrant une opportunité unique de renouveler le débat politique et de réformer les institutions.

Christ Dianga MOUNGOULOU

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