Les assises nationales qui se sont tenues ce week-end au Burkina Faso ont abouti à des décisions cruciales pour l’avenir politique du pays. En dépit du boycott par une frange importante de la classe politique, les participants à ces assises ont validé une prolongation de la période de transition de cinq ans. De plus, il a été décidé que le chef de la junte pourra se présenter aux prochaines élections présidentielles, s’il le désire.
Ces mesures interviennent dans un contexte où le Burkina Faso cherche à se stabiliser après le coup d’État militaire du 24 janvier 2022, qui avait renversé le gouvernement élu. Depuis, le pays est dirigé par une junte militaire, qui avait initialement promis de rétablir un régime civil dans un délai plus court.
Lors de ces assises, le capitaine Ibrahim Traoré, leader de la junte, a signé la nouvelle charte de la transition. Cette charte stipule que le capitaine Traoré ne sera plus désigné comme le chef de la junte, mais portera désormais le titre de président du Faso.
Les décisions prises lors de ces assises nationales ont provoqué des réactions mitigées. Pour certains, cette prolongation de la transition est vue comme une nécessité pour garantir une stabilité et une sécurité durables dans un pays en proie à de nombreux défis, notamment liés au terrorisme et à la gouvernance. « Nous avons besoin de temps pour reconstruire nos institutions et assurer une transition ordonnée », a déclaré un participant aux assises, sous couvert d’anonymat.
Cependant, d’autres voix s’élèvent pour critiquer ce qu’elles considèrent comme une consolidation du pouvoir militaire et une dérive autoritaire et un recul démocratique. La communauté internationale observe également ces développements avec attention.
Christ Dianga MOUNGOULOU